Conf : l’art bavard des Amérindiens d’Amazonie

Conf : l’art bavard des Amérindiens d’Amazonie

Date/heure
Date(s) - 14/01/2023
14:30 - 15:30

Emplacement

Salle d'Entomologie


Par Stéphen Rostain (MNHN), archéologue français, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des Amérindiens.

Né à Brest il a étudié l’archéologie à l’Université Panthéon-Sorbonne à Paris. Après des premiers contacts avec l’archéologie du Nouveau Monde à Teotihuacan, au Mexique, et sur le site maya de Chaguite, au Guatemala, il concentre ses recherches sur les basses terres amazoniennes et caribéennes. Il fut employé comme archéologue en Guyane française de 1985 à 1994, jusqu’à l’obtention de son doctorat : le sujet de sa thèse était l’occupation amérindienne ancienne sur la côte guyanaise. De 1994 à 1996, il a été co-directeur du projet archéologique Tanki Flip à Aruba, qui a conduit à la publication d’une importante monographie. Entre 1996 et 2001 il a vécu en Equateur, où il travailla comme co-directeur du projet archéologique Sangay-Upano et directeur du projet Rio Blanco.
Actuellement directeur de recherche au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), Stéphen Rostain est en charge depuis une dizaine d’années d’un projet interdisciplinaire sur la côte des Guyanes. Il est auteur de près de 400 publications parmi lesquelles une quarantaine de livres, tant scientifiques que grand public. Il a en outre réalisé des expositions dans divers pays. Ses derniers livres sont « Amazonie, l’archéologie au féminin » (Belin, 2020 – Grand prix du livre d’archéologie), « La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas » (Le Pommier, 2021) et « Histoire de l’Amazonie » (Que Sais-Je ? 2022). En 2008, il a reçu le prix Paris la Clio pour les projets français à l’étranger

L’art est un langage à vocation universelle cherchant à être entendu par le plus grand nombre. Léonard de Vinci voyait la peinture comme une « chose mentale », et c’est bien ainsi que les premiers habitants d’Amérique du Sud concevaient leur art. Si leur représentation du monde résulte d’une très fine et attentive observation, il n’en demeure pas moins qu’ils le restituent souvent tel qu’ils le comprennent et non tel qu’on le voit.
Cela n’a pas empêché des générations de spécialistes occidentaux d’interpréter l’art amérindien ancien à partir d’une vision euro-centriste qui se référait à des critères souvent totalement étrangers aux auteurs indigènes de ces œuvres. Il en résultait une profonde incompréhension des messages qu’ils portent.
Une façon révolutionnaire d’analyser l’art amérindien a ouvert une fenêtre pour interpréter différemment l’iconographie amérindienne. Ces représentations reposent en effet sur des concepts radicalement différents de ceux des Occidentaux, qui ne peuvent s’entendre qu’en se plaçant du point de vue des artistes eux-mêmes. Il s’agit ainsi de s’appuyer sur les mythes amazoniens actuels, présents depuis plusieurs siècles, pour aider à déchiffrer l’iconographie précolombienne. Une portion des productions artisanales anciennes est devenue dès lors lumineuse, offrant une voie complètement originale d’entendement.

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